1,6 million de logements français risquent de sortir du marché locatif d’ici trois ans. Derrière ce chiffre, ce n’est pas une statistique qui bascule mais une réalité pour des milliers de propriétaires : à partir du 1er janvier 2025, tout bail signé pour un logement classé F au DPE deviendra illégal. Les biens classés G, eux, sont déjà écartés depuis 2023. Pourtant, les contrats existants continuent de courir, à condition de ne pas changer de locataire ou de ne pas renouveler officiellement le bail. Ceux qui habitent leur résidence principale échappent à la règle, tout comme certains habitats en copropriété fragile ou bénéficiant d’une dérogation administrative. L’État a prévu des sanctions sévères pour ceux qui tenteraient de passer entre les mailles du filet, mais aussi des dispositifs d’aide à la rénovation pour encourager la transformation du parc.
Location des logements classés F et G : où en est la réglementation ?
La loi climat et résilience a rebattu les cartes sur le marché locatif hexagonal. Désormais, les logements classés F et G, autrement dit, les fameuses passoires thermiques, sont placés sous surveillance. Depuis janvier 2023, impossible de mettre un logement classé G en location. La même menace plane sur les logements F, dont le volume dans le parc ancien reste considérable.
Pour les propriétaires bailleurs, le calendrier est sans appel. Le diagnostic de performance énergétique (DPE) devient le sésame incontournable : à partir du 1er janvier 2025, impossible de proposer à la location un logement qui affiche F au DPE. Précision de taille : seuls les nouveaux baux et les relocations sont concernés, les contrats déjà en cours continuent de s’appliquer selon les anciennes règles, pour le moment.
Rester dans les clous, éviter la sanction et valoriser son patrimoine : ces trois axes s’imposent pour les bailleurs. L’Ademe et le ministère de la transition écologique le rappellent à l’envi : sortir définitivement les logements énergivores du marché locatif est une priorité. La performance énergétique devient un filtre déterminant qui impacte à la fois le portefeuille, la justice sociale et l’écologie.
La réglementation évolue par touches successives. À chaque étape, elle redistribue les cartes pour les propriétaires et redéfinit, en profondeur, la location immobilière en France.
À partir de quand l’interdiction de louer un logement DPE F s’appliquera-t-elle réellement ?
Le compte à rebours est lancé : à partir du 1er janvier 2025, impossible d’ignorer l’interdiction de louer un logement classé F pour tout nouveau contrat ou renouvellement. La règle, déjà appliquée aux logements G depuis 2023, franchit une nouvelle étape. Les baux en cours échappent encore à ce grand ménage, mais le couperet tombera lors de la prochaine relocation ou du renouvellement du bail.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) devient la clé de voûte : si le résultat reste F, la location n’est plus permise, sans distinction de territoire, que l’on soit à Paris, en province ou dans un village isolé.
Ce calendrier affiche la volonté claire du ministère de la transition écologique : faire disparaître les passoires thermiques du marché locatif. Selon l’Ademe, il s’agit de pousser à la rénovation, limiter la consommation énergétique et les émissions de CO2, tout en améliorant la qualité des logements proposés à la location.
Pour les propriétaires, qu’ils soient institutionnels ou particuliers, l’heure est à l’anticipation. La performance énergétique d’un bien devient un critère d’accès au marché, obligeant à revoir la gestion des diagnostics et à adapter la stratégie patrimoniale.
Propriétaires bailleurs : quels changements concrets et quels risques en cas de non-conformité ?
Impossible de passer à côté : proposer à la location un logement classé F après 2025 expose à des restrictions strictes. À chaque renouvellement ou nouveau bail, le propriétaire devra prouver que son logement répond aux exigences du DPE. Cela implique souvent de programmer un audit énergétique et d’engager des travaux pour sortir de la catégorie des logements énergivores.
Le danger est concret : interdiction officielle de louer le bien, avec à la clé une perte de revenus immédiate. À Lyon, à Nantes ou ailleurs, chaque logement non conforme sera simplement retiré du marché locatif. En copropriété, le casse-tête s’aggrave : il faut convaincre l’ensemble des copropriétaires pour lancer les travaux, ce qui peut ralentir la mise à niveau.
Voici les principales conséquences concrètes auxquelles les propriétaires devront faire face :
- Le montant du loyer reste figé tant que la performance énergétique n’est pas améliorée.
- Impossible d’échapper à un diagnostiqueur certifié pour prouver la conformité du logement.
- La non-conformité expose à des sanctions administratives et, potentiellement, à des recours de la part des locataires.
La pression réglementaire agit comme un accélérateur de transformation du parc locatif. Désormais, la performance énergétique s’impose comme un critère de gestion patrimoniale incontournable sous peine de voir son bien privé d’accès au marché.
Solutions pour améliorer la performance énergétique et continuer à louer en toute légalité
Avec l’interdiction imminente des locations pour les logements F, chaque propriétaire doit repenser son approche. La rénovation énergétique est la solution la plus directe pour améliorer la performance du bien et garantir sa mise en location au-delà de 2025. Qu’il s’agisse d’isoler les murs, de moderniser le chauffage ou de remplacer les fenêtres, chaque chantier compte.
Ces travaux nécessitent un investissement conséquent, mais plusieurs aides publiques viennent soutenir les propriétaires qui s’engagent dans la rénovation. L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), la prime énergie issue des certificats d’économies d’énergie, ou encore une TVA à taux réduit sur certains chantiers, contribuent à diminuer la charge financière. Un audit énergétique préalable permet d’identifier les priorités et de maximiser l’efficacité des interventions.
Voici les leviers les plus efficaces pour sortir du statut de passoire thermique :
- Renforcer l’isolation thermique des murs, toitures et sols
- Installer des équipements de chauffage modernes comme une pompe à chaleur ou une chaudière à condensation
- Remplacer les fenêtres par des modèles à double ou triple vitrage
Améliorer la performance énergétique, c’est aussi renforcer la valeur verte du bien, diminuer les charges pour le locataire et répondre aux obligations de la loi climat et résilience. Des professionnels, de l’Ademe aux réseaux spécialisés comme Hellio, accompagnent les bailleurs à chaque étape, du diagnostic aux travaux, pour éviter que la location ne devienne un chemin semé d’embûches.
La date du 1er janvier 2025 ne sera pas repoussée : derrière elle, des milliers de logements joueront leur avenir locatif. À chacun de choisir, dès aujourd’hui, de quel côté du couperet il souhaite se tenir.